Il y a quelques mois je racontais l'histoire de la maison au bout d'un chemin et aujourd'hui je vous raconte la suite.
Le dimanche de Pâques fût une belle journée en famille avec un temps merveilleux qui a fait un peu fondre les chocolats des enfants et mon petit coeur tout mou.
Alors que nous nous apprêtions à partir, le jeune couple qui occupe désormais la petite maison du bout du chemin nous a présenté le nouvel occupant des lieux.
J'y ai vu une maman fatiguée et bouleversée de sa toute nouvelle maternité, fragile aussi parce qu'elle n'avait pas imaginé l'arrivée de son enfant comme cela, mais je veux la rassurer on n'imagine jamais le bon scénario et même lorsque l'on adopte c'est pareil. Un papa kangourou qui portait fièrement dans une écharpe de portage peau à peau une petite merveille de la nature au doux nom de Raphaël.
Quelle ne fut pas mon émotion, heureusement que le soleil brillait toujours et mes larges lunettes de soleil ont dissimulé les petites larmes qui envahissaient mes yeux.
Pourquoi ces larmes ? Parce que j'ai tout de suite senti que cet enfant serait heureux dans cette maison, je leur ai dit de faire attention avec les marches et j'ai montré fièrement ma cicatrice sur le front.
Il m'a dit qu'ils étaient déjà comblés d'habiter ici qu'ils avaient aussi appris qu'on disait que leur maison était celle d'Alice au pays des merveilles et qu'ils avaient tout ce qu'ils désiraient pour leur petit, alors à ce petit je veux lui donner comme cadeau de naissance ce message :
Raphaël,
Je reste persuadée que les murs d'une maison gardent le meilleur de ce qu'elle a eu.
Dans cette maison tu y feras de beaux dessins parce que la lumière du salon est toute particulière à certaines heures,
tu y mangeras de bons goûters parce que je suis certaine que ton chocolat aura aussi un petit goût tout particulier,
tu y feras de bons dodos parce que cette maison est très calme et qu'il n'y a pas de fantômes (tous les enfants qui y ont dormi sont unanimes),
aux beaux jours tu pourras faire du Roller, skate, vélo, patinette dans cette grande allée ou d'autres roulettes s'y sont usées,
tu pourras déjeuner dehors caché par le forsythia qui est là depuis tellement de temps,
cueillir les fleurs pour offrir à ta maman,
t'imaginer un monde imaginaire lorsque tu passeras sur le côté et derrière la maison, là ou le soleil n'arrive pas à passer, ou il fait toujours sombre et ou on peut s'inventer des histoires,
courir dans l'herbe, mettre le jet d'eau et passer au travers des gouttes lorsqu'il fera bien chaud,
tu pourras aussi t'imaginer des choses en voyant cette petite allée qui avant allait derrière le grillage pour rejoindre une autre maison.
Dans ta maison Raphaël tu auras même la chance de connaître une pièce que nous n'avons vu qu'une seule fois, le grenier.
Tu y as ta chambre et c'est à toi de faire vivre l'étage qui n'a abrité que des vieux cartons et de lui créer son histoire, qu'elle chance tu as de pouvoir faire cela, moi je me suis toujours imaginée ce que je pourrais y faire.
Soit heureux Raphaël, toi et tes gentils parents vous avez une grande mission, vous devez continuer à imprégner de bonheur ces vieux murs qui ne demandent qu'à rester debout encore de nombreuses années.
Je t'embrasse et te souhaite le meilleur,
Chrystel, une ancienne occupante des lieux...
