mercredi 5 février 2014

Le jour d'après

J'ai essayé maintes et maintes fois d'écrire, de continuer à vous raconter notre vie, vous raconter notre voyage, ce que j'avais ressenti, aimé ou pas, les gens que j'ai rencontré, les sourires des enfants, ce qui me faisait maintenant aimer ce pays, mais j'ai été happé par le tourbillon de ma vie.
Nous sommes rentrés encore des souvenirs plein la tête et des souvenirs plein les bagages le 18 août.
Nous avons pris le temps de dormir, défaire les bagages, pris le temps de parler de ce qui s'était passé durant notre absence, de se sentiment que j'avais eu là bas et le temps était déjà arrivé de verser quelques larmes lorsque je lui ai dit de ne rien me cacher.
Et puis le 19 est arrivé, le soleil était chaud, les lessives tournaient, le linge séchait au vent sur le côté de la maison, les enfants jouaient le mari était reparti travailler, notre été semblait continuer tranquillement, insouciant.
Nous sommes allés les voir, les embrasser, ils nous attendaient, je me suis assise à ses côtés, ma mère lui disait sans arrêt, "tu vois elle est revenue, je t'avais dit qu'elle reviendrait". Tu étais heureux de me voir, tu étais si tranquille si paisible, les larmes qui avaient coulées le matin devenaient déjà un lointain souvenir. 
Nous avons raconté nos vacances, tu souriais tu étais content de savoir qu'il avait été heureux de découvrir son pays de revoir ceux qu'il avait laissé là bas. Nous nous sommes embrassés et avons promis de nous revoir le lendemain. Nous sommes remontés tranquillement à la maison.
La soirée fût agréable nous nous sommes tous couchés tôt, fatigués du décalage horaire, je me suis endormie dans ses bras, heureuse de retrouver notre intimité et ma vie de couple après avoir passé trois semaines à 4 dans une chambre. Ce retour était parfait.

3h50 du matin, une sonnerie qui retenti anormalement dans la nuit, le souvenir de ce qu'elle m'avait dit des larmes qui avaient coulées, la peur.
Je l'entends au bout du fil, elle m'explique ce qu'il vient de faire qu'il faut venir, vite !

A partir de ce moment là, tout s'enchaîne, nous sommes le 5 février et j'ai l'impression que l'histoire n'est pas terminée, cela va faire 6 mois que notre avion a touché le sol et depuis 6 mois j'ai l'impression de vivre la vie d'une autre, mais pourtant c'est bien la mienne, ma vie a changé et je n'arrive toujours pas à apprivoiser ce nouveau sentiment, ce changement qui s'est opéré chez moi, cette angoisse que je trimbale partout, ces palpitations qui m'empêchent de dormir, cette tristesse qui prend possession de mon coeur.
Je ne sais pas si un jour je redeviendrai celle que j'étais, cette éternelle optimiste, celle qui lui ressemblait tellement.
Je pense que pour guérir, il va falloir que je l'écrive, que je me livre que j'apprenne à tourner la page et terminer le chapitre. Ma soeur me dit souvent que je n'aime pas les fins, elle a raison je ne les aime pas, pourtant, depuis 6 mois il y a eu beaucoup de fins et je ne les accepte pas.

Alors ici, peut être, je vais écrire ces fins mais surtout, trouver le début d'une nouvelle histoire.