vendredi 21 novembre 2014

5 avril 1916 - 14 novembre 2014

Lorsque j’étais avec toi, le temps s'arrêtait, j'étais une enfant qui n'avait plus conscience du monde extérieur.
Dans ta petite maison au bout du chemin le chocolat avait le goût d'une boîte en fer, les repas étaient toujours délicieux et le goût de ceux préparés par toi, les nuits étaient chaudes dans ton lit qu’on se partageait sous les couvertures en laine et ton chien couché à nos pieds, elles avaient l'odeur de ta crème pour les mains que tu t’appliquais chaque soir et étaient douces de ta présence.

Les journées étaient toujours ensoleillées même l'hiver, je prenais le temps de dessiner, le temps de jouer, le temps  de lire, le temps d'écouter des vieux vinyles d'une autre époque sur un vieux tourne disque, le temps de te regarder coudre, le temps de courir autour d'un feu de jardin lorsque tu avais coupé plein de vieilles branches, le temps de prendre des goûters et de boire ton eau de seltz dans un service à orangeade près du forsythia en fleurs.

A l'adolescence ta petite maison était mon refuge lorsque j'avais l'impression que mes parents ne me comprenaient plus, tu savais écouter et rassurer, tu savais essuyer les larmes et penser les petites plaies au cœur et tu devenais la confidente de nos fêtes cachées que tu nous aidais même parfois à organiser.

Nos vacances avaient un goût salé, avec toi nous pouvions regarder le soleil se coucher dans l’océan, tu savais arrêter le temps l’espace d’un été, regarder les enfants jouer, les vagues claquer et rentrer au moment du dîner.

Nos hivers étaient parisiens, le musée Grévin, les grands magasins, le boulevard Haussmann, le jardin d’acclimatation, le métro, ce Paris dont tu aimais les quartiers, les gens qui marchaient vite tout comme toi, cette ville que tu aimais tant, je l’aime tout autant.

Nos printemps étaient chics sur la croisette, à Nice ou à Canne, les longues marches dans les quartiers des boutiques, nous pouvions regarder pendant des heures les gens sur la croisette, nous bronzions à l’huile d’olive et au citron et devenions amis avec le seul clochard qui vivait sur la plage et que tu aidais le temps des vacances.

Je pourrais écrire un livre sur toi, ma mémoire est pleine de bons souvenirs et d’images heureuses.

De toi, j’aime tout, à toi je veux ressembler. Avoir été autant aimé par toi c’est un cadeau merveilleux que tu m’as fait. Aucune richesse n’est plus importante au monde que l’amour, le plus bel héritage que je peux donner à mes enfants et mes proches est l’amour, l’argent ne vaut rien et se dépense, l’amour lui reste à tout jamais. J’espère un jour être la grand-mère que tu as été, prendre soin de mes petits enfants avec autant de gentillesse et de douceur.
J’espère que là ou tu es tu y es bien, je ne sais pas si il y a quelque chose, mais je souhaite que tu puisses enfin dire à ton père tout ce que avait envie de lui dire mais que ton époque et ton âge ne t’autorisaient pas à faire.


Je t’aime, Chrystel

3 commentaires:

Manon,Stéph♡Mia a dit…

Bonjour Chrystel,
C'est très touchant de te lire et c'est de si beaux souvenirs ♥ Je te souhaite mes sympathies

Je t'embrasse fort

Manon

Anonyme a dit…

Elle est partie avec tout cet amour en bagage et te laisse un héritage si riche ! Quelle chance d'avoir pu l'avoir à tes côtés si longtemps ! Je suis de tout cœur avec toi. Bisous

Manon,Stéph♡Mia a dit…

Un petit coucou pour vous souhaiter..
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ೋ ❤❤ BONNE ANNÉE 2015 ❤❤ ೋ
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Je vous embrasse

Manon

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