dimanche 19 juin 2016

18 ans

Ce que je sais,
Ce que je sais d’elle, c’est qu’il y a 18 ans elle m’a faite mère,
Qu’elle a su animer nos journées mais surtout nos nuits et que même encore maintenant la nuit n’est pas son amie
Ce que je sais d’elle, c’est que depuis son arrivée elle a tout chamboulé, qu’elle m’a renvoyé au tout début de ma propre histoire et qu’il a fallu tout réinventer.
Ce que je sais d’elle, c’est qu’elle a le plus beau rire qui puisse exister, qu’elle aime le faire éclater et qu’elle ri pour tout.
Ce que je sais d’elle, c’est qu’elle a l’air fragile mais qu’elle est solide,
Qu’elle sait ce qu’elle veut et qu’elle l’obtient avec courage et détermination,
Ce que je sais d’elle, c’est qu’elle est câline, coquine, tendre, travailleuse, ambitieuse, amoureuse de sa famille et fidèle en amitié, elle est coquinette, midinette bimbonnette et ne fait jamais trop longtemps la tête. Elle craque pour les pompiers, les musclés, les tatoués, les percés.
Elle aime les paillettes, les belles toilettes et Victoria Silvstet.
Ce que je sais d’elle c’est que je suis souvent allée puiser ma force dans sa force.
Ce que je sais d’elle, c’est qu’aujourd’hui elle est devenue une adulte.

Ce que j’espère de moi, c’est que je t’ai donné tout ce qu’il fallait pour avancer, continuer et même si je continuerai jusqu’au bout de ma vie à être là pour toi, que je continuerai de te surveiller lorsque tu seras dans les vagues, de te demander de me prévenir quelque soit l’endroit ou tu iras, je continuerais de te faire confiance, de ne jamais douter de toi parce que je sais que tu es une magnifique personne.
Je te souhaite d’être une jeune femme et femme qui continuera de rire, d’aimer, de danser, de t’émerveiller devant tout ce qui brille sans pour cela être obligée de te faire des petits trous partout, que tu sauras toujours te relever après être tombée, que tu seras heureuse, amoureuse et que tu nous feras plein de beaux bébés mais surtout que tu accompliras tous tes rêves les plus fous.

Ce que je sais de moi c’est que je t’aime infiniment et que je suis ta maman tout simplement.

vendredi 2 janvier 2015

vendredi 21 novembre 2014

5 avril 1916 - 14 novembre 2014

Lorsque j’étais avec toi, le temps s'arrêtait, j'étais une enfant qui n'avait plus conscience du monde extérieur.
Dans ta petite maison au bout du chemin le chocolat avait le goût d'une boîte en fer, les repas étaient toujours délicieux et le goût de ceux préparés par toi, les nuits étaient chaudes dans ton lit qu’on se partageait sous les couvertures en laine et ton chien couché à nos pieds, elles avaient l'odeur de ta crème pour les mains que tu t’appliquais chaque soir et étaient douces de ta présence.

Les journées étaient toujours ensoleillées même l'hiver, je prenais le temps de dessiner, le temps de jouer, le temps  de lire, le temps d'écouter des vieux vinyles d'une autre époque sur un vieux tourne disque, le temps de te regarder coudre, le temps de courir autour d'un feu de jardin lorsque tu avais coupé plein de vieilles branches, le temps de prendre des goûters et de boire ton eau de seltz dans un service à orangeade près du forsythia en fleurs.

A l'adolescence ta petite maison était mon refuge lorsque j'avais l'impression que mes parents ne me comprenaient plus, tu savais écouter et rassurer, tu savais essuyer les larmes et penser les petites plaies au cœur et tu devenais la confidente de nos fêtes cachées que tu nous aidais même parfois à organiser.

Nos vacances avaient un goût salé, avec toi nous pouvions regarder le soleil se coucher dans l’océan, tu savais arrêter le temps l’espace d’un été, regarder les enfants jouer, les vagues claquer et rentrer au moment du dîner.

Nos hivers étaient parisiens, le musée Grévin, les grands magasins, le boulevard Haussmann, le jardin d’acclimatation, le métro, ce Paris dont tu aimais les quartiers, les gens qui marchaient vite tout comme toi, cette ville que tu aimais tant, je l’aime tout autant.

Nos printemps étaient chics sur la croisette, à Nice ou à Canne, les longues marches dans les quartiers des boutiques, nous pouvions regarder pendant des heures les gens sur la croisette, nous bronzions à l’huile d’olive et au citron et devenions amis avec le seul clochard qui vivait sur la plage et que tu aidais le temps des vacances.

Je pourrais écrire un livre sur toi, ma mémoire est pleine de bons souvenirs et d’images heureuses.

De toi, j’aime tout, à toi je veux ressembler. Avoir été autant aimé par toi c’est un cadeau merveilleux que tu m’as fait. Aucune richesse n’est plus importante au monde que l’amour, le plus bel héritage que je peux donner à mes enfants et mes proches est l’amour, l’argent ne vaut rien et se dépense, l’amour lui reste à tout jamais. J’espère un jour être la grand-mère que tu as été, prendre soin de mes petits enfants avec autant de gentillesse et de douceur.
J’espère que là ou tu es tu y es bien, je ne sais pas si il y a quelque chose, mais je souhaite que tu puisses enfin dire à ton père tout ce que avait envie de lui dire mais que ton époque et ton âge ne t’autorisaient pas à faire.


Je t’aime, Chrystel

mercredi 8 octobre 2014

Il y a...

Il y a ceux qui ne disent jamais merci,
il y a ceux qui sonnent à n'importe qu'elle heure du jour ou de la nuit pour avoir une réponse à leur question en ignorant que j'ai aussi une vie,
il y a ceux qui trouvent que c'est trop cher pour le service offert,
il y a ceux qui oublient que c'est du bénévolat,
il y a ceux qui ont des projets qu'ils ne veulent pas mener,
il y a ceux qui usent et qui abusent de mon carnet d'adresse,
il y a ceux qui sont là pour servir des intérêts personnels,
il y a ceux qui ne répondent même plus,
il y a ceux qui ne savent pas lire et qui me font répéter mille fois les mêmes choses

mais surtout

Il y a ceux qui sont devenus mes amis,
il y a ceux qui me disent toujours merci
il y a ceux qui me font partager les bonnes nouvelles en premier
il y a ceux qui sont là quand je ne vais pas
il y a ceux qui m'invitent chez eux
il y a ceux qui me parlent de leur trou dans le coeur
il y a ceux qui partagent leur bonheur,
il y a ceux qui m'aident du mieux qu'ils le peuvent
il y a ceux qui sont généreux

mais avant tout

Il y a le bonheur des enfants
Il y a leurs sourires et leurs rires
Il y a le bonheur des familles

et une fée au pays des 7000 îles qui sera bientôt là pour eux.


mercredi 23 juillet 2014

Correspondance

le 8 septembre 1934,

Amandine,


J'ai reçu hier ta lettre du 4 et celle-ci m'a fait plusieurs surprises

1° que Lucienne est fiancée, cela est au moins inattendu et explique certaine lettre que j'ai reçue d'un Mr Flandrinck à laquelle je n'avais pas répondu car je ne savais s'il s'agissait d'une fumisterie n'étant au courant de rien ni par Lucienne ni par toi et de plus ce  Monsieur, qui est peut-être très sympathique par ailleurs avait un tel français et une telle orthographe dans sa lettre que je ne pouvais lui supposer qu'une instruction très au-dessous de la moyenne et des moyens d'existence réduits par cela même ; peut-être n'est-il pas français, ce qui pourrait être une excuse.
Si tu as jugé qu'il pouvait convenir à Lucienne, je m'incline et te laisse la responsabilité de cet aléa, car tu penses bien que je ne désire que son bonheur, mais franchement, un peu plus de renseignements sur son fiancé n'aurait pas fait de mal, que fait-il, a t-il de la fortune, est-il français, quel est sont métier ?
Et surtout, étant donné les circonstances, tu aurais pu et du m'en avertir la première, car ce n'était pas la peine dans ce cas d'attendre que les fiançailles soient un fait accompli pour m'en avertir.
Mr Flandrinck eût été rassuré plus vite et c'eût été une stricte politesse.
Lucienne a été surprise une fois que je lui dise que j'étais fier d'être son père, eh bien ! En voilà encore une nouvelle preuve, vous arrangez tout cela sans m'en faire la moindre communication, comme si je n'existais pas, et si j'avais refusé, eu conséquence ?...
Rassurez-vous tous, il n'en est pas question, car malgré tout, Lucienne est ma fille et mes sentiments pour elle me font désirer tout son bonheur et mon consentement lui est pleinement acquis, et que mon futur gendre veuille bien ne pas m'en tenir rigueur ce que je souhaite puisque tout est bien qui finit bien, d'ailleurs, les amoureux oublient facilement !
Quant à la lettre que Lucienne m'a envoyée au mois de mai, je l'attends encore et j'étais plutôt mécontent de n'avoir pas eu de réponse depuis cet hiver.
Tu me dis que ce Monsieur demeure dans ta maison avenue Herbillon, cela aussi est nouveau pour moi, car j'ignorais que tu fusses si près de ta soeur.
En tout cas, bonne chance et bonheur aux futurs époux, et embrasse pour moi Lucienne qui j'espère me donnera de plus amples détails sur son fiancée.
Marcel


Amandine était mon arrière grande-mère, femme sévère et parmi celles qui osèrent divorcer, la mienne a du le faire en 1917 alors que la loi l'autorisait depuis 1793 mais peu de femmes osaient.
Marcel était son mari, un bel homme au regard bleu azur, un ingénieur issu de la bourgeoisie parisienne, fou de moto et intellectuel, inventeur du moteur d'avion ultra léger mais qui faute d'avoir déposé le brevet s'est fait piquer son invention.
Lucienne est ma grand-mère, 98 ans et elle a conservé quelques lettres de sa correspondance. Un bien précieux qui aujourd'hui ne se fait presque plus, je sais que certaines personnes griffonnent des petits carnets et c'est plutôt une bonne chose pour les générations à venir.
Mr Flandrinck était mon grand-père, pas difficile à deviner, pas une grande instruction effectivement mais très débrouillard et surtout très gentil. Ma grand mère l'a épousé plus pour avoir son émancipation que par amour, mais c'est tant mieux, aujourd'hui je suis là, ils étaient beaux non ?

D'autres à venir...

mercredi 16 juillet 2014

Vacances

Et bien voilà nous y sommes, enfin les enfants et moi sommes en vacances, il parait que j'ai le droit à 34 jours de congés même au chômage, je ne vois pas trop la différence mais c'est un droit que je prends.
Cette année, pas de destination exotique, pas de plage de rêve, pas d'eau turquoise, pas de montagne ensoleillée, rien de tout ça.
Alors, me voilà parti à chercher des activités en région parisienne.

Première idée, montrer à mon loulou les souffleurs de verre près de chez moi :

Fermé du 16 Juillet au 15 Août !! Pas de bol

Seconde idée : montrer à mon loulou le musée de l'aviation encore plus près de chez moi :

Fermé jusqu'à nouvel ordre, la dernière pluie de grêle a fait de gros dégâts !

Je continue mes recherches mais on risque de devoir monter sur Paris si ça continue.


mercredi 4 juin 2014

Maman fière

Comme je l'ai évoqué, l'année a passé si vite que j'en suis encore étourdie.
Elle a été et malheureusement l'est encore, pénible, douloureuse, malheureuse une année 2014 à l'image de la fin d'année 2013 qui s'école rapidement.

Rares ont été les moments de rire et de bonheur cette année, nous nous sommes accrochés comme à des bouées aux instants légers, nous avons eu du mal à fêter, Pâques ne ressemblait pas à Noël comme les autres années, nous avons soufflé rapidement sur les bougies d'anniversaire, certains ont même décidé de ne plus répondre aux messages les invitant comme tous les ans à venir voir leurs petits enfants danser ou exposer.

Et malgré tout cela, nos deux enfants cette année nous auront porté. C'est incroyable l'énergie que nous communique nos enfants, ils nous aident à tenir, nous dépasser, lutter et gagner. Nous gagnons quelques batailles, une autre bien difficile à nouveau vient d'arriver et je suis persuadée que nous la gagnerons aussi, on a de l'entrainement finalement.

Non seulement ils sont restés joyeux (malgré quelques petites angoisses) mais ils ont été brillants à l'école.

Dhéjy continue de suivre sa scolarité sans trop de problème. L'apprentissage du français reste sa principale difficulté mais il n'est pas moins bon qu'un autre enfant né en France et surtout il est si volontaire. Il continue son orthophonie et ses notes sont équilibrées puisqu'il est performant dans d'autres matières, il ne sera pas un grand littéraire mais plutôt un grand dessinateur, il aime son don et cela lui permet de se valoriser.

Alicya a fait une excellente année de seconde, elle m'épate toujours autant ma fille. Malgré son soucis de manque de confiance, sa presque phobie scolaire elle s'est encore dépassée et a terminé son année au maximum comme tout le temps, elle ne lâche jamais rien, apprend jusqu'au dernier jour, sa dernière note de l'année 29,75/30, pas mal non ? Elle est admise en première scientifique sans aucun soucis et elle continue de penser à son avenir en s'ouvrant de nouveaux horizons, les soins, la recherche ou la danse.

Alors, nous leurs parents, sommes si fières d'eux que nous allons donner notre maximum pour régler tous les soucis, les protéger au maximum et même si on doit tout reprendre à zéro on le fera, on les prépare déjà à peut être se séparer d'une maison devenue trop coûteuse en leur expliquant que le principal c'est que l'on reste tous les 4 et qu'à 4 nous sommes les plus forts du monde.

Bravo mes enfants, je vous aime et vous me le rendez bien.