mercredi 23 octobre 2013

Les retrouvailles

Je l'avais imaginé des centaines de fois cette journée là je m'étais posée également les milliers de questions qui allaient avec.
Fallait-il attendre les 5 ans préconisés pour le retour au pays (il faut passer autant de temps dans son nouveau pays que dans son ancien avant d'y retourner).
Fallait-il la rencontrer sa famille d'accueil pour laquelle il a gardé tant d'amour ?
Fallait-il la rencontrer dans un lieu neutre ou chez eux ?
J'ai entendu de tout, tu es inconsciente, tu ne sais pas toi, tu n'as pas été adoptée, tu ne peux pas comprendre ce qu'il va ressentir en sentant et entendant son pays.

Moi ce que je savais, c'est que mon instinct me disait, vas-y cocotte, tu le connais ton fils, tu vois bien qu'il est archi prêt. Mais bon, pour faire taire toutes ces petites voix dans ma tête je suis allée consulter seule l'assistance sociale qui me connaît bien et qui nous a suivi depuis le début et la psychologue (nouvelle et avec qui je n'ai pas accroché du tout). Finalement il en ressortait qu'elles me faisaient confiance et qu'elle n'éprouvaient pas le besoin de rencontrer mon p'tit truc.

Nous avons pris la décision de rencontrer sa famille d'accueil en passant par le circuit officiel et officieux. Rendez-vous était donné le lundi 29 Août à 14h, j'ai envoyé la confirmation par mail à sa famille d'accueil avec qui je correspond depuis pas mal de temps maintenant.

Le fameux lundi 29 est arrivé. Ils étaient là, à la grande surprise de la Norfil qui ne les avait pas prévenu, c'était fort quand même !
Il est allé les embrasser timidement, nanay en premier, tatay en second. Il y avait Solene et Wency et une grande cousine. Até Mona ne pouvait pas venir prise par son travail et Até Inkay nous a rejoint un peu plus tard. Nanette était également avec nous et pour mon fils il était inconcevable qu'elle ne soit pas là.
Dhéjy a offert ses cadeaux, les fameux produits de beauté, shampoing, gel douche, parfum, en souvenir des premiers jours avec nous, il nous avait dit qu'il leur offrirait du shampoing quand il les reverrait parce qu'elles aimaient sentir bon.
Nous avons offert des spécialités culinaires à tatay (pâté et foie gras) sans oublier les bulles de savon, une barbie et des sucettes aux petites filles.
Ensuite nous avons laissé les habitudes revenir lentement, en toute timidité.
Nous avons discuté avec le personnel de la Norfil sur l'évolution de notre fils et son désir de ne pas oublier son passé.Nous avons donné des infos sur l'école, sa taille son poids, son comportement, nanay voulait tout savoir.
Até Inkay est arrivée avec un cadeau pour lui, il était content. Il est allé s'installer sur ses genoux, elle était très émue de le voir, je sais par Dhéjy qu'il passait beaucoup de temps avec elle et qu'il l'aimait vraiment beaucoup. Il a joué avec Solene et Wency et petit à petit le lien s'est refait c'était drôle d'entendre ses petites filles l'appeler Kuya DJ et de voir qu'il n'y a pas besoin de parler la même langue pour rire ensemble.
Ils se sont amusés à se maquiller, se coiffer ils ont chanté et dansé. Je sais pourquoi mon fils est un petit garçon si heureux, il était aimé dans cette famille, deux heures se sont passées dans la joie et la gaieté.
Le moment de la séparation est arrivé, à nouveau de l'émotion de les quitter. Ils étaient si heureux de le revoir, nous avons fait comme si nous ne les reverrions pas avant quelques années, mais j'avais déjà ma petite idée dans la tête.
De retour dans la voiture, Dhéjy s'est installé sur mes genoux, il m'a dit qu'il était triste parce qu'il faudra attendre encore longtemps pour les voir à nouveau mais qu'il savait aussi que c'était possible. Il s'est écroulé sur moi de fatigue et a dormi tout le voyage du retour.

La suite au prochain épisode...











6 commentaires:

Nathalie L a dit…

Je pense qu'un enfant plus grand est acteur de son adoption. Il comprend ce qui se joue. L'équivalence du temps est surtout valable pour les plus petits. Dernièrement JoliPetitCoeur m'a dit "c'est quand qu'on va au Vietnam?" je ne sais pas, pourquoi ai-je répondu. "je veux leur montrer que je suis grand maintenant". A qui veut-il le montrer? Je ne sais pas. Il n'était pas en famille d'accueil et je crains que la prochaine fois que nous irons à BaVi il ne connaisse plus personne. Je crois que nous n'attendrons pas fin 2015 en tous cas. Bises

Anne - nissa - a dit…

Même si je te l'ai déjà partagé, je le redis ici : difficile de ne pas sourire, de ne pas être admirative de cette rencontre... A l'image de Dhéjy, j'aimerais que notre enfant puisse être fier de sa patrie, rieur avec les personnes qui ont su le protéger jusqu'à nous... Et savoir si bien où est sa famille. où est sa place, sa juste place...
Bravo à vous de lui avoir donner tant de secure.

Mélissa a dit…

Tu es une maman attentionné ma jumelle, je suis certaine que tu le savais depuis le début que ton petit homme était prêt et force de dire que tu avais raison! Superbe rencontre, l'émotion devait être très forte.. j'espère retourner là-bas un jour pour revoir tout ses gens qui ont fait partie de la vie de notre petite Phybie!

Anonyme a dit…

Merci beaucoup de ce beau partage. Nous n'avons pas eu la chance de rencontrer la famille d'accueil de notre cocotte. Nous savons que nous retournerons aux Philippines dans qqs années, passerons par l'orphelinat saluer les personnes qui se sont occupées d'elle et irons voir sa famille d'accueil si elle nous le demande expressément :-D

Françoise a dit…

Quelles jolies retrouvailles !!!
Loulou est partie toute petite du VN, mais elle aime retourner à l'orphelinat. Elle connait sa nounou et a plaisir à la revoir.
Merci de ce partage
Bisous
Françoise

Manon,Stéph♡Mia a dit…

Bonsoir Christelle,
Que d'émotions en lisant vos jolies retrouvailles* Tes photos sont tellement belles et remplies de joie, c'est beaux de les voir!

Bisou et bon début de semaine

Manon

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