Je me souviens, comment oublier ce jour ou tout a basculé.
J'étais à la maison, la rentrée scolaire n'était pas éloignée, ma fille avait fait sa première rentrée en maternelle. J'étais à mon bureau en train de travailler lorsque le téléphone à sonné.
Une amie, Valérie, m'a dit, allume ta télé et regarde, c'est l'horreur, je n'arrive pas à me dire que ça s'est réellement passé.
Je suis descendu pour l'allumer et là l'effroi, une tour avec de la fumée qui s'en échappait, on parlait d'un avion, d'un accident ou d'un attentat. Bouche bée je n'avais jamais pu imaginer que c'était possible, et puis un second avion est venu percuter la seconde tour en direct c'est alors que l'on a eu la certitude qu'il s'agissait d'un attentat.
J'étais sonnée, j'ai rappelé mon amie et nous sommes restées ensemble au téléphone à regarder l'impensable.
L'heure de la fin de l'école est arrivée nous avons récupéré nos enfants, des sourires innocents dans ce monde qui devenait fou. Protéger leur innocence, comment ? Expliquer, comment ? Continuer, comment ?
J'ai pris la décision de ne pas lui en parler, la préserver encore un petit peu, quelques heures, quelques jours.
Le lendemain, à l'école, la directrice en avait décidé tout autrement, des enfants de 2 à 5 ans ont appris que de vilains avions avec des méchants dedans pouvaient attaquer des immeubles.
Il lui aura fallu quelques semaines pour arrêter de me demander si l'avion qu'on voyait dans le ciel était méchant et si il allait nous tuer.
Il m'aura fallu des semaines pour retrouver un sommeil paisible et que les larmes arrêtent de couler en pensant aux effroyables images.
Depuis ce jour là, le monde a changé je trouve, la méfiance s'est installée, la peur de l'autre, l'intolérance la stigmatisation des religions.
Moi je n'oublierai jamais le 11 septembre, il a marqué le début d'une autre ère.
Et vous, que faisiez vous ?
5 commentaires:
Tout les ans je revois ce jour là.. ma fille de 6 mois à peine dans les bras, rivé sur l'écran en me demandant bien ce que nous avions pensé de donner la vie dans ce monde de fou.. je trouve aussi que les choses ont changé ce jour là, plusieurs personnes ont été stigmatisé simplement parce qu'ils étaient musulman, c'est effroyable..
Bonjour Chrystel,
Moi j'étais en train de préparer le souper et j'entendais la télévision qui expliquait la terrible catastrophe...Je me suis diriger au salon et j'ai vue ces images!!! Je suis toujours sans mot...c'est épouvantable...Tu as bien raison le monde à changer depuis...
Je t'embrasse
Manon
J'étais chez moi, on m'a appelé en me disant "regarde cette catastrophe !!!" J'ai alors allumé la TV et je n'arrivais pas à croire que c'était un acte volontaire que d'atteindre à la vie d'innocents.
Voilà ce que j'écrivais dans mon blog 5 ans après :
« Il y a cinq ans, notre petite famille tout juste agrandie, nous nous préparions à recevoir Mamili et Papili. Confortablement installée sur le canapé du salon, j’allaitais notre pucinette, âgée de six semaines pile. J’ai allumé la télévision pour consulter la chaîne météo. Le poste avait été éteint la veille sur la télévision de Radio-Canada et j’ai vu avec horreur le premier avion puis le second s’écraser sur les tours jumelles. Spiff et moi, incrédules, avons attendu les commentaires pour réaliser l’ampleur de la catastrophe. Lors de l’effondrement, j’ai pensé malgré moi : mais dans quel monde avons-nous osé faire naître un enfant !
Puis très vite, nous avons pensé à Mamili et Papili dans leur avion et instinctivement, Spiff a décroché le téléphone et appelé le cellulaire de son père. Leur avion, encore au dessus de l’Irlande au moment des événements, avait fait demi-tour et nous lui apprenions les faits. Nous avons ensuite pensé à Jena et Bruno, qui résidaient à quelques mètres du World Trade Center et qui, après de longues semaines de silence faute de moyens de communication, nous ont confirmé qu’ils allaient bien. Ils ont quitté New York quelques années et y sont revenus il y a environ un mois avec leur fils, Gustave. La vie continue mais différemment. À+ »
Bisous.
Je travaillais. Pas de radio. Pas de télévision. Rien. Tout d'un coup l'agitation en bas. On regarde par les vitres du bocal. Des groupes s'étaient formés. Nous avons continué notre réunion. Un ami a passé sa tête par la porte au moment de la pause "y a des barjots qui percutent le world trade center". Je ne savais même pas ce que c'était que le world trade center. J'ai récupéré les enfants. Ils savaient déjà.
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