Suite à batangas

Je continue la suite de notre histoire.

Nous avons passé le jeudi matin tranquillement à l'hôtel, nous étions fatigués, le décalage horaire, l'émotion, le choc culturel, la chaleur de ton pays le bruit aussi, ce bruit qui ne s'arrête jamais.

Le jeudi après midi nous sommes allées dans les bureaux de Virlanie avec Nanette, nous y avons rencontré le big boss dans son bureau. Dominique nous y a accueilli chaleureusement, lui et ton papa on pu discuter aquariophilie pendant que toi tu t'évertuais à photographier le personnel. J'ai pu également rencontrer le mari de Nanette, quel bel homme d'ailleurs, un Philippin qui ressemble à un joueur de Hockey canadien (clin d'oeil à mes copines), bref beau comme un dieu, depuis ton papa te fait bien manger en se disant que tu pourrais avoir la même carrure.

Nous avons visité les maisons, les enfants étaient adorables et le personnel aussi d'ailleurs. Il faisait une chaleur écrasante ce jour là et toi tu étais dans tes petits souliers, tu as été un peu anxieux, je pense que tu  te demandais ce que l'on pouvait bien faire et si tu n'étais pas en danger, Nanette s'en est rendue compte et nous avons écourté notre visite, tu te sentais en danger émotionnellement.

Ensuite nous sommes allés à la banque, j'avais des démarches pour la réservation de l'hôtel à Batangas. Tu es resté dans la voiture avec papa, Alicya, Alexa et Marvin et j'allais à droite à gauche.

Un moment j'ai traversé la route et ai disparu de ta vision. Lorsque je suis retournée à la voiture, Alexa nous disait de faire vite parce que tu pleurais très fort, Nanette pensait que tu la réclamais, mais non, tu voulais ta maman, tu as eu peur que je parte, tes souvenirs ont du refaire surface et tu t'es blottit dans mes bras.

J'ai été touché parce que tu m'ignorais tout le temps et tu as montré que tu tenais à moi.

Ensuite une fois calmé et rassuré tu m'as à nouveau ignoré, mais tu avais touché mon coeur.

Le lendemain le chauffeur est passé nous prendre direction Batangas, enfin la mer et le calme, enfin ça c'est que l'on pensait.

Arrivés à Batangas le paradis ne ressemblait pas trop au paradis, mais bon nous allions faire avec et ça pendant 5 jours.

Ces 5 jours ont été bénéfiques, nous avons bien mangé, nous nous sommes reposés et surtout tu as créé le lien avec Alicya, la mer et les jeux d'eaux vous ont rapproché.

Tu t'es rendu compte qu'Alicya était encore une enfant, tu as appris a être plus doux avec elle mais moi tu as continué royalement à m'ignorer à ta façon. Je ne pouvais pas te prendre dans mes bras, et le pire c'était dans l'eau, impossible de t'approcher et de créer le lien. 

J'ai été un peu piquée dans mon orgueil et ton papa a su me remettre à ma place et ma un peu secouéeles puces, toujours là ou on ne l'attend pas ton père !

Nous avons découvert également que lorsque les philippins disent que l'on va être dans un coin calme, et bien il reste toujours au minimum 80 décibels pour vous rappeler dans quel pays vous êtes, il y a les chats qui miaulent toute la nuit, les pêcheurs au Lamparo qui pêchent toute la nuit et surtout leurs lumières qui sont alimentées par des groupes électrogènes loin d'être silencieux et le week end les jeunes viennent le passer à la mer mais ne dorment pas et font la fête toute la nuit.

Le 6ème jour nous sommes rentrés à Manille mais sommes allés dans un quartier d'affaires et dans un hôtel plus luxueux avec piscine près de l'ambassade.

Nous avions rendez-vous le jeudi matin à l'ICAB pour signer les derniers papiers et avoir ton passeport.

Nous avons fait les magasins, il était temps de gâter un peu ta soeur et de s'occuper aussi d'elle.

Nous avons fait le plein de souvenirs pour la famille.

Le rendez-vous à l'ICAB s'est bien passé et Melle A m'a fait pleurer, elle nous a dit des paroles si touchantes.

Elle pense que tu es tombé dans une bonne famille, qu'elle avait été touché par notre gentillesse et que Dhéjy avait une chance énorme de nous avoir comme parents. Ses paroles m'ont beaucoup touché et j'ai laissé couler mes premières larmes, elle était très sincère, je crois que j'ai touché son coeur parce que nous avons passé beaucoup de temps ensemble mais surtout elle n'était pas obligé de nous dire tout cela, alors merci à elle de l'avoir fait.

Ensuite nous avons parlé avec les membres de l'ICAB, et j'ai même été félicité pour avoir fait beaucoup d'effort avec mon anglais et même s'il n'était pas toujours parfait, j'ai toujours pris soin de m'adresser à eux directement et ils ont été touché de cela et bien entendu de mon formidable accent parisien.

Le soir, au moment de te coucher, tu as voulu nous serrer tous les trois dans les bras pour que l'on t'embrasse en même temps, Dhéjy is Happy, voilà tes paroles et moi ce soir là, 

tu m'as adopté, je suis devenue ta maman, tu as décidé de m'accorder ta confiance.